Faire avancer la R&D sur l’agroforesterie céréalière méditerranéenne

La diminution des surfaces céréalières en PACA (54 000ha perdus en 20 ans) constitue une inquiétude croissante pour la filière, notamment vis à vis de la production de blé dur (-75% de SAU en 20 ans). La perte de rentabilité est en partie due à des rendements trop aléatoires, rendements dépendants d’une multiplication des évènements climatiques forts compromettant les stades de développement du blé, de variations climatiques interannuelles importantes rendant complexes l’adaptation des itinéraires techniques et de la "désintensification" des pratiques voulue par les consommateurs désireux de moins de fertilisants et de produits phytosanitaires.

Plusieurs pistes sont explorables pour tenter d’enrayer le phénomène. L’agroforesterie constitue l’une de ces pistes, du fait de ses effets possibles sur le microclimat local des arbres (réduction de l’évapotranspiration notamment en période d’échaudage), sur la fertilité des sols (contribution des arbres au stockage de carbone), sur la fertilité chimique des arbres ainsi que la qualité de l’eau ou encore sur la biodiversité locale.

Coordonné par Arvalis-Institut du Végétal, un projet financé par le FEADER (Mesure 16.1) a vu le jour fin 2022. Il associe organismes de développement agricole (Chambre d’Agriculture 13, GR CIVAM PACA, Pnr Verdon), de la recherche (INRAE), de l’enseignement (EPL Aix Valabre), cabinet d’études en agroforesterie (Agroof Scop), ainsi que plusieurs fermes céréalières déjà plantées en agroforesterie ces dernières années.

A ce jour, peu de parcelles anciennes existent en PACA, les connaissances à acquérir s’inscrivent donc dans un pas de temps long voulu par les partenaires, où la continuité des suivis sera recherchée au travers de dispositifs de financement ultérieurs. 2 parcelles "pilotes" sont ciblées : la parcelle de l’EPL d’Aix Valabre plantée en amandiers associés aux céréales (2019) et la parcelle de Guillaume Joubert, céréalier en semis direct sous couvert ayant planté en 2019 et 2020 une 12 ha un projet d’agroforesterie.

Parcelle agroforestière plantée en 2016 à Valensole sur des terrains jugés peu fertiles par l’agriculteur, et où l’arbre à vocation de bois d’œuvre constitue une piste d’une part pour limiter les excès climatiques, mais aussi pour la vente du bois à long terme

Les objectifs de suivi et de capitalisation sur les 2 ans du projet sont les suivants :
 effet des arbres sur le microclimat proche des arbres et les cultures (par mesures de la lumière parvenue aux cultures, capteurs de tensiométrie, qualité et rendement de la culture)
 effet des arbres sur la fertilité biologique et fertilité chimique des sols
 effet des arbres sur le stockage de carbone
 effet des arbres sur certains auxiliaires spécifiques intéressants en production céréalière, dans la continuité de suivis menés par le GR CIVAM et l’APAM depuis 2020).

Si vous souhaitez plus d’informations sur le projet, merci de contacter :
Mathieu Marguerie, Ingénieur Régional Sud-Est à Arvalis / M.MARGUERIE@arvalis.fr